Je suis toujours très étonnée de ce besoin qu’ont les personnes qui quittent leur partenaire à justifier leur départ par le comportement de ce dernier.

 

Inversement, j’ai d’ailleurs remarqué que ceux/celles qui pourraient facilement être dans un discours de victimisation sont plus discret(e)s sur les raisons de leur départ.

 

Ainsi, par exemples les personnes victimes de violences conjugales évoquent avec beaucoup de réserve le comportement de leur ex. Il en est de même dans les cas où il existait des difficultés liées à des addictions (alcool, droguer, jeux). Etonnamment, dans cex exemples, l’ex est rarement vampirisé.

 

En revanche, dans les situations de séparation plus traditionnelle, j’observe une démarche de légitimisassions du choix de quitter par un besoin d’affirmer que l’ex était une mauvaise personne. C’est ainsi que je vais entendre un nombre incalculable de fois le fait que l’ex est un pervers narcissique, qu’il est quelqu’un de toxique, qu’il est bi-polaire…

 

Faut il vraiment affirmer que l’autre est mauvais ou « pas assez bien » pour pouvoir partir ?

 

Je ne le crois pas.

 

Attention, je ne dis pas qu’il n’existe pas des personnes toxiques, bi-polaires ou perversses… Mais s’ils étaient aussi nombreux que cela m’est affirmé en cabinet, nous aurions du soucis à nous faire !

 

J’invite donc simplement à une vigilance sur les mécanismes que vous pouvez mettre en place pour justifier votre départ.

 

L’expression « pour tuer son chien il faut l’accuser de la rage » est forte mais elle est très parlante.

 

Le départ ne doit pas se justifier par ce qu’est l’autre mais par ce que nous sommes nous-même et ce à quoi nous aspirons.

 

Diaboliser l’autre nous soustrait à notre responsabilité et nous enferme dans une croyance qui ne permettra pas d’agir en conscience pour soi et en vérité.

 

J’ai l’impression que ce besoin de « salir » l’autre ou d’en être « victime » est sociétal.  Un peu comme s’il fallait des justificatifs pour être « moins mal jugé » lorsque l’on décide de divorcer ou de se séprer. Comme s’il était impossible de divorcer d’un homme ou d’une femme « bien ».

Alors qu’en réalité, la plus part du temps, il n’y a pas vraiment de mauvaise personne. Il est simplement possible que chaque membre du couple ait tout simplement évolué d’une façon différente et que ces évolutions ne permettent plus de vivre ensemble.

La fin d’un couple n’est pas nécessairement liée à la valeur des membres de ce couple.

 

Peu importe ce qu’est l’autre, il l’est parce que votre construction de couple est ainsi mais aussi parce que vous l’avez permis. Le stigmatiser et enfermer votre regard par vos croyances ne permettra de partir plus libre et plus léger !

 

Ainsi, au lieu de l’accuser de la rage pour mieux le tuer, expliquez-vous à vous-même et aux autres que vous partez parce que l’amour s’est éteint ou parce que la femme/l’homme que vous êtes ne marche plus sur le même chemin que l’autre

 

Cette explication lui permettra de survivre et vous permettra à vous d’aller interroger ce qu’est l’amour et quel est le chemin que vous empruntez pour la suite de votre vie.