Dernièrement une cliente d’environ 50 ans m’expliquait : « j’ai perdu ma mère il y a deux ans. Mon père est décédé il y a trois mois, maintenant ca suffit je m’en vais ».

Je l’interrogeais sur ce rapprochement qu’elle faisait entre les décès de ses parents et sa détermination à divorcer. J’avais besoin de comprendre comment elle arrivait à cette relation de cause à effet.

En résumé, elle a pu me décrire, avec ses mots, que le décès de ses parents lui avait causé un vrai chagrin mais il lui permettait de quitter son mari… désormais elle n’avait plus peur ni de leur jugement, ni de les blesser.

Il s’agit effectivement d’un poids qui existe chez beaucoup des futurs divorcé(e)s. En plus la culpabilité de ce que « l’on fait vivre » à nos enfants, s’ajoute la crainte du jugement de nos aïeuls.

Le moment du divorce vient effectivement remuer nos parents, nos frères et sœurs, notre belle-famille.

Très souvent (heureusement) ils restent soutenants. Mais ils n’en restent pas moins jugeant…

(…)

Vous qui lisez ces quelques lignes, votre conjoint était peut-être apprécié par votre famille. Ou inversement, il était simplement toléré par eux. En tous les vas, votre famille et belle-famille auront nécessairement un avis, des réactions, des craintes… et vous risquez de ne pas être épargnée. Car même s’ils sont aimants et soutenants à votre égard, leur avis vous touchera…

Notre rapport à notre famille est individuel, culturel et émotionnel.

 

Même éloigné(e)s physiquement ou émotionnellement de nos familles, la période du divorce vient rediscuter les relations intra-familiales.

 

Avant de fonder votre propre famille, vous vous deviez d’être une bonne fille/ un bon fils, une bonne sœur/ un bon frère, une belle jeune femme forte et discrète/ un jeune homme serviable et travailleur.

Quand vous avez eu vos enfants, vous deviez être une bonne mère/ un bon père et cela vous a parfois décollé et un peu éloigné du jugement de vos parents.

 

Et maintenat que vous divorcez, vous devez rassurer tout le monde. Ne pas craquer devant les enfants qui s’agitent. Ne pas vaciller sous le regard inquiet de votre mère. Espérez que votre belle-mère comprendra. Restez dignes et fort(e)s face au silence de votre père.

Et puis quoi encore ? A ce rythme là, vous allez bientôt devoir rassurer la voisine qui s’inquiète pour votre maman et appelez votre belle-sœur qui craint que le divorce soit contagieux ! STOP !

 

Je vous propose de sortir de ce ring de guerrier/guerrière. Vous n’avez rien à prouver. Le match est trop long… et à vouloir être la meilleure/le meilleur, à ne rien vouloir lâcher, on finit sur un KO.

Le divorce peut enfin être l’opportunité pour vous de « partir »… je parle bien sûr de « partir » de manière symbolique.

Je vous propose de mettre symboliquement des kilomètres, des plaines et des montagnes de séparation entre vous et le jugement de vos proches.

Je vous propose de vous offrir une forme résilience familiale. Un cadeau discret, invisible, qui pourrait venir se nicher dans votre vie et vous permettre de vous délester de ce poids familial souvent inconscient.

Apprendre la distance nécessaire qui permet de ne plus porter l’emprunte des attentes familiales et individuelles. Découvrir les bienfaits de la dilution des besoins familiaux… de manière à vous offrir un avenir sans les gants de boxe du guerrier/ de la guerrière. Car ces gants de boxes ne sont pas les vôtres. Ce ring est celui qui s’est construit autour des attentes de votre famille. Il n’est donc pas le vôtre.

Attention, je m’empresse d’attirer votre attention sur le fait que ce cadeau de la distance que vous vous offrez ne prends pas la forme d’une opposition à votre famille.

Vous ne les trahissez pas. Vous continuez à les aimer et à savoir la chance que vous avez de les avoir dans votre vie. Mais vous décidez simplement de vivre en vous éloignant de leurs jugements et leurs attentes.

Avec cette distance émotionnelle, vous allez découvrir les bienfaits du recul. Le recul familial permet la construction d’un soi aligné avec l’adulte que vous êtes aujourd’hui. Avec leurs jugements et remarques, vous ne pouviez pas construire : votre énergie était dépensée à les rassurer et à répondre à leur attente

Grâce à ce divorce, vous continuez à faire ce que vous aviez commencé adolescent, puis peut être en devenant parent : vous vous émancipez en optant pour une nouvelle vie d’adulte choisie et indépendante de l’attente de vos parents.

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Le divorce devient alors également une très belle opportunité de réinventer vos relations à eux.