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Maître, selon vous, c’est quoi le meilleur mode de garde ?

Ah ! la terrible question posée cette semaine… il y aurait tellement de réponses à cette interrogation. Cela dépend tellement du projecteur que l’on veut allumer sur le mode de garde. Le meilleur mode de garde pour qui ? pour réussir quoi ?

Il y a 10 ans, la jeune avocate que j’étais pensais naïvement que la réussite d’un divorce rimait forcément avec « garde alternée »… Depuis lors, j’ai tellement découvert d’enfants écartelés entre deux parents, incapables de composer ensemble, que j’ai été contrainte de constater que ce mode de garde pouvait être très délétère dans certaines familles.

Depuis 2002 la loi invite à appréhender la garde alternée comme premier vœu. Les principes d’équité et d’égal accès aux deux parents expliquent le choix du législateur d’en faire le mode de garde à privilégier.

En réalité, à mon sens, il n’y a pas de garde idéale. La garde « parfaite » est simplement celle que les parents auront élaboré ensemble, à la lumière des contraintes connues et des prédispositions de chacun… sans l’imposer à l’autre et acceptant que le choix d’aujourd’hui sera certainement amené à évoluer avec l’âge et les besoins des enfants.

Ainsi, seuls les parents eux-mêmes ont la bonne réponse à cette question si lourde de conséquences.

Pour la trouver, ils devront s’appuyer sur :

• les pratiques antérieures : du temps de la vie commune, quel était le parent « référent » et lequel était le « parent loisir » ? Y’a-t-il une volonté à faire évoluer ces postures ? A la lumière des aspirations réelles de chacun des parents et sans faux semblant, il est riche de s’interroger sur le parent que nous sommes capables d’être.
• En gardant en tête qu’on ne doit absolument pas séparer une fratrie
• En évitant de multiplier les changements de domicile au sein d’une semaine

Aucun mode de garde n’est parfait :

• une résidence chez un seul parent présente des avantages pour l’enfant (permanence, confort, rythme, etc) mais également des inconvénients (difficulté d’être en lien avec l’autre parent, sentiment d’abandon ou de manque).
• Une garde alternée offre de réels bénéfices (adaptabilité, contact quotidien avec les deux parents) mais également de nombreuses lourdeurs ( instabilité, manque de visibilité)

En réalité, lorsque les parents sont prêts à collaborer, le code civil, comme la pratique, nous offrent 1000 possibilités. Les deux seules limites sont notre créativité et notre capacité à échanger librement et sincèrement avec l’autre parent alors que nous sommes généralement bien chargé émotionnellement.

Allez hauts les cœurs ! Ensemble vous ferez au mieux ! Chers parents, faites vous confiance !