Publié le : 20/05/2025
Cet article a été rédigé par Candice Grattard, étudiante de troisième année de droit et stagiaire au sein du cabinet.
Le cabinet LM Avocat à récemment suivis une formation sur les violences intrafamiliales. Grâce à cette formation nous avons découverts de nombreux outils pour lutter contre ce type de violences et nous partageons aujourd’hui nos (re)découvertes.
Les formateurs, avocats associés du cabinet IVOIRE, nous ont d’abord rappelé que le le couple était un lieu potentiel d’insécurité.
En effet, en effet le foyer est le lieu de l’intimité et peut être un lieu d’impunité… car il est difficile de savoir ce qui se passer derrière les portes d’un couple.
Dans le cadre de cette formation, différents outils ont été recommandé puisqu’ils permettent d’apprécier les qualités relationnelles d’un couple, mais aussi de prévenir les abus et de favoriser une prise de conscience collective.
Malheureusement certains foyers oublient que leur construction doit être fondée sur deux piliers essentiels : le respect et la sécurité.
Il a été rappelé par les formateurs que les violences ne s’installent jamais brutalement mais s’immiscent discrètement pour finalement être difficiles à faire cesser.
Toute forme de prévention vise à empêcher ce qui semble inévitable.
- Alors, quels sont les outils que l’on peut mettre en place pour prévenir ces situations et favoriser une relation plus saine et sécurisante ?
- LA ROUE DES VIOLENCES :
La roue des violences permet de représenter l’ensemble des violences (physiques, économiques).
A la lecture de cette roue, certaines situations interpellent :
Par exemple : « Il tape dans le mur » cette situation que vous avez peut-être déjà rencontré est souvent justifié par l’impulsivité de l’autre mais en réalité la situation peut également être perçu comme un premier signal de violence.
Pourtant, cette situation est souvent négligée et acceptée.
Ou encore, autre exemple, « Il m’interdit de travailler et bloque ma carte bancaire »
Si vous vous sentez concernez par cette situation, il est important de réagir.
Cette situation correspond à une atteinte directe à la liberté individuelle et à l’autonomie financière. Interdire à l’autre de travailler c’est lui enlever le droit de s’épanouir et d’accéder à une forme d’indépendance.
De même, bloquer une carte bancaire revient à priver l’autre de ses ressources et instaurer un véritable climat de domination.
- LE VIOLENTOMETRE :
Cet outils permet de « mesurer » si la relation est basée sur le consentement et si elle comporte ou non des violences
Encore une fois, certains exemples retiennent l’attention tels que, l’autre « Rabaisse tes opinions et tes projets ». Ce type de comportement se situe dans la zone jaune de la frise. Il n’est pas d’une gravité imminente mais il appelle à une certaine vigilence. L’opinion d’un conjoint(e) est bien sûr essentielle mais elle doit pouvoir être constructive et non destructrice.
Il est parfois difficile de réaliser que l’on se situe dans une situation de violences. En effet, le mot « violence » évoque les coups et les insultes. En réalité la violence commence parfois par des signaux que l’on ne pensais pas être alarmant.
Il existe également des outils permettant de lutter contre d’autres formes de violences parfois moins connus :
- LE CYBERVIOLENTOMETRE
Les cyberviolences sont moins connues. Elles se manifestent sous plusieurs formes, et continuent d’évoluer avec les avancées technologiques.
Par exemple, l’usage croissant des réseaux sociaux peut parfois avoir un impact sur le couple et augmenter le risque de jalousie, et de possessivité. La suppression de certains contacts, ou encore les reproches de certains messages sont les manifestations de certaines dégradations relationnelles pouvant aller jusqu’à la cyberviolence.
De même le développement de la géolocalisation est pour ineterpellante et entraine des comportements graves et inadaptés. Les disputes s’intensifient autour d’un contrôle parfois croissant : pourquoi tu étais localisé ici? tu faisais quoi ? avec qui ?
Ces comportements sont caractérisés aujourd’hui de cyberviolences et nécessitent une plein vigilance… Le couple ne peut pas être un lieu de souffrance, de défiance ou de justification.
- LE VIOLENTOMETRE ECONOMIQUE
Enfin, les violences peuvent être également économiques.
L’argent est aussi une composante souvent délicate dans un couple et il s’agit de ne pas en faire un sujet de contraintes ou de chantages
Suite à la multiplications des violences dans le couple ou dans l’espace public des applications ont été créés ces applications nous ont également été présenté dans le cadre de la formation.
Connaissez-vous ces applications ?
APP-ELLES
lancé en 2015 cette application vise à aider les femmes victimes de violences, ainsi que les témoins, en leur fournissant rapidement des informations, de l’assistance et des contacts utiles pour faire face à des situations de détresse, de danger ou d’urgence.
MONSHERIF
Depuis 2016 : en 1 clic discret = vous êtes géolocalisé
3 « clics » pour 4 actions :
- Le clic secours
- Le clic alarme
- Le clic preuve
- Le clic prévention
Ces applications sont essentielles. En effet la rue est parfois pour les femmes un lieu d’insécurité. la peur de sortir à certaines heures, dans certaines rues, ces angoisses se multiplient et ces applications sont un moyens de se sentir un peu plus en sécurité.
Ces applications ne sont pas toujours connues.
Pour ma part, en tant que jeune femme, je vois cela comme un progrès important puisqu’il est le moyen pour beaucoup d’entre nous d’offrir un outil de sécurisation supplémentaire. L’installation de ces applications me permet de savoir que j’ai un moyen d’alerte déclenchable à tout moment en cas de danger.
Bon à savoir : Désormais, lorsque la victime se déplace dans un service de police ou dans une unité de gendarmerie, même en l’absence de dépôt de plainte, une grille d’évaluation leurs sera transmis afin d’évaluer leur situation.
Pour les victimes de violences il n’est jamais simple d’actionner la justice. La crainte que l’autre soit au courant et que la situation s’aggrave constitue le principal frein. Grâce à cette grille, les victimes, à l’aide d’un personnel qualifié, peuvent évaluer leurs situation et se sentir écouté.