Très souvent, les hommes et femmes quitté(e)s ressortent de leur rupture en se sentant dévalorisés, remplacés, abandonnés.

 

Le phénomène est accentué lorsque notre ex est parti(e) pour une nouvelle personne ou lorsqu’il/elle rencontre « rapidement » quelqu’un suite à la séparation. Un système plus ou moins conscient de comparaison se met en place qui peut amener à une conclusion : « je ne suis pas assez bien ».

Cette conclusion souvent inconsciente redondante vient créditer en permanence la thèse de « je suis un(e) pauvre malheureux/se ».

 

Je ne sais pas ce que vous en pensez mais, même si nous avons effectivement très mal, il est très confortable d’être un(e) pauvre malheureux/se qui pleure… L’écrire aussi brutalement est terriblement provoquant, j’en conviens… l’objectif est de vous interpeler !

 

 

Je tente de vous démontrer que ce constat n’est pas complètement faux :

 

Lorsque nous sommes très malheureux/ses, notre entourage vient s’inquiéter de nous, nous choyer… Par ailleurs, en plus de bénéficier du regard doux de nos proches, nous nous autorisons l’inaction : « je ne peux plus rien faire, je suis trop abattu(e) ». Dans la souffrance, la victimisation est un peu l’équivalent d’un bon canapé et d’un plaid enveloppant.

 

Je me rappelle que, quelques jours après le départ de mon conjoint, le sol s’était dérobé sous mes pieds alors que j’étais au travail. J’avais raccompagné un client à l’entrée et d’un coup, mes jambes ne me portaient plus. Mon mal-être, cet espèce de précipice mental, se matérialisait par une faiblesse physique.

 

Au cabinet, cela avait été « branlebas de combat » ! Mon associée avait foncé m’acheter un éclair au chocolat, la secrétaire avait annulé mes rendez-vous suivants.

 

Et pendant que je croquais pleinement dans cet éclair au chocolat, je sentais une sérénité revenir. J’avais peur de ce qui venait de m’arriver mais je me sentais remplie d’amour et de gratitude…

 

Quelques mois après j’ai eu assez de recul pour analyser ce qui s’était passé : inconsciemment, ma souffrance avait permis que les gens prennent soin de moi. La douleur morale était réelle et abyssale mais elle était source d’un amour qui me faisait cruellement défaut depuis le départ de mon mari. Mon état de faiblesse passager était mon passeport à l’amour des autres.

 

Vous êtes entrain de vous séparer et vous souffrez ? C’est logiquement et tristement normal.

Mais petit rappel : l’état de faiblesse dans lequel vous êtes n’est pas de la responsabilité de votre ex… Et votre ex n’est pas nécessairement ce « con » que vous aimeriez qu’il soit… il était juste tombé sincèrement amoureux d’une autre femme ou elle est juste tombée amoureuse d’un autre homme.

 

En réalité, dans ces instant, notre état de faiblesse est lié à notre propre abandon de nous-même…

Comme dans l’exemple personnel que j’ai partagé précédemment : je m’étais abandonnée en ne prenant plus soin de moi, en ne mangeant et en ne cherchant pas à gérer mon problème d’insomnie. Je n’avais pas pu assurer mes rendez-vous professionnels uniquement pour cette raison.

 

En laissant le mal-être prendre toute la place, nous participons inconsciemment à notre propre victimisation et espérons l’amour et le sauvetage de quelqu’un… Dans mon exemple personnel, ce jour là c’est mon associée qui semblait m’aimer très fort avec son éclair au chocolat et cela me remplissait.

 

Ainsi, être une victime est alors source d’une grande chaleur…

 

La question est de savoir si une victime peut construire.

Car figurez-vous que, peu importe votre âge, il va y avoir un « après-divorce »… et ce nouveau chapitre de vie, que nous évoquerons, nécessite des actions.

 

A mon sens, une victime, tant qu’elle reste victime, ne peut pas construire car elle ne peut pas être dans l’action… Ainsi du statut de victime, il va falloir devenir acteur/actrice de votre nouvelle vie! Vous pouvez le faire!