L’idée d’écrire cet article m’est venue à la suite de la réception d’un mail d’une psychologue qui s’offusquait de la manière dont j’avais reçu une personne qu’elle m’avait envoyée avec grandes recommandations.
Dans le contexte, il convient de préciser qu’après 1h30 d’entretien au cours duquel j’avais cherché, par différents moyens, la manière dont j’allais pouvoir défendre, je m’etais sentie « vidée » et incapable de trouver la porte d’entrée a une manière de faire équipe autour de son histoire. J’ai donc décliné la prise en charge de sa défense.
J’écris donc cet article pour rappeler que : « oui, bien sûr un avocat peut dire NON à un client sur la prise en charge de son dossier ou une ligne de défense ».
Pour ma part, je trouve que j’en ai même le devoir! Comment pourrais- je bien défendre une personne si je ne crois pas à ce que je plaide ou si j’affirme autre chose que ce mon client pense?
Dire « non » est donc un gage d’intégrité à l’égard du client, du juge et surtout de soi-même entant que professionnel.
Je ne dirai jamais « non » parce que je juge soit l’histoire, soit la personne. Ça n’est pas une question de jugement (je ne suis pas juge mais avocat ! 😉 )! Je n’ai aucune difficulté à plaider des dossiers « difficiles » que le grand public pourrait trouver inacceptable.
En revanche je dis « non » quand je sens que nous ne pouvons pas travailler en équipe. Par exemples lorsque le client s’inscrit en défiance, lorsque son agressivité ou sa colère prennent une place qui m’empêche de travailler, lorsque les mensonges sont nombreux.
Il ne faut pas oublier qu’un avocat est un professionnel qui REPRÉSENTE sont client avant même de le DÉFENDRE. Si cette représentation n’a aucun sens pour l’avocat alors il est honnête de décliner la mission.
Pour ma part, mon travail et surtout mon énergie ont une valeur qui sont indépendantes du nombre d’années d’étude ou d’une facturation à un taux horaire. Quelques un de mes clients, pour qui la situation a été très compliquée, savent à quel point je m’investis et donne une énergie qu’ils n’ont eux-mêmes plus pour les sortir le mieux possible de leurs histoires difficiles.
Alors oui, je vous confirme que, pour ma part, je dis « non » à chaque fois que je ne sens pas le travail (tel que je l’appréhende) possible…. ce « non » est un cadeau pour tous mes clients et pour ceux à qui je refuse la mission car il est la garantie de mon intégrité!