Tous les vendredis, l’ensemble de l’équipe se retrouve au cabinet. Ces retrouvailles ont plusieurs objectifs, notamment l’occasion de faire le point sur les dossiers et de partager nos difficultés de manière à trouver ensemble la solution adaptée à la situation de nos clients. Nos débats et confrontations d’idées sont quasiment toujours d’ordre juridiques et procéduraux.
Sauf ce vendredi où un débat atypique a eu lieu autour de… la séquestration d’un doudou.
Le sujet pourrait faire sourire s’il n’était pas une illustration de la triste impasse dans laquelle certains parents glissent.
Et c’est pour cette raison que nous partageons aujourd’hui cette histoire :
Dans le cadre d’un débat judiciaire sur la garde d’enfants, notre associée Karine avait obtenu pour le papa une garde alternée avec un partage par moitié des trajets.
La maman n’accepte pas cette décision et a décidé que Monsieur ferait quand même les kilomètres quoiqu’il arrive. Dernière méthode mise en place par cette dernière : elle ne donne pas le doudou… contraignant le papa a retourné le chercher et à se disputer.
Le client nous demande ce qu’il peut faire pour être sur d’avoir toujours le doudou dans le sac d’école…
Vous l’aurez compris, il n’y a pas véritablement de “Droit” derrière cette unique question… pour autant, deux autres questions de vie essentielles à cette famille se posent :
• Faut-il que ce papa passe son temps à se confronter à cette maman pour supplier un doudou alors que l’on sait que le problème est ailleurs ?
• L’équilibre de l’enfant est-il possible lorsque l’un des parents n’accepte pas la garde alternée ?
Sans prétention aucune de pouvoir réellement répondre à ces questions pourtant essentielles… nous avons envisagé de :
• Créer une association de lutte contre la séquestration des doudous
• Préparer les pancartes pour une grande manifestation pour la défense du lien doudou-enfant
• Imaginer à quoi ressemblerait une assignation pour régler un litige de garde de doudous
Et puis, une fois passée la légèreté de cette imagination débordante et enthousiaste, nous avons mis nos cerveaux de mamans en route pour nous demander comment aider un papa à accompagner son petit garçon qui va devoir dormir sans son doudou quand il vient chez lui. L’imagination est restée débordante mais les solutions étaient moins joyeuses, car nous sommes convaincues de l’intérêt que représente le doudou, entant qu’objet transitionnel, quand l’enfant passe d’une maison à l’autre…
Heureusement, chaque fabricant de peluches conserve les patrons et beaucoup peuvent reproduire un 2ème doudou.
Heureusement, ce papa a assez d’énergie et d’ouverture d’esprit pour envisager une jolie histoire et faire entrer dans la vie de son fils un 2ème doudou.
Mais ces solutions maintiennent en nous différentes amertumes… dont la plus légère : celle de ne pas avoir réussi à sauvegarder le lien originel enfant/1er doudou.
Le doudou de ce petit garçon doit bien s’ennuyer quand son petit propriétaire n’est pas chez la maman…
Morale de l’histoire : une guerre parentale peut prendre bien des formes et la voie judiciaire justice est rarement la bonne réponse.
En attendant, nous continuons à réfléchir à la manif’ pour la sauvegarde du lien enfant/doudou !